De 2015 à 2019 (alors que l’Université ne comptait en moyenne que 349 étudiants à temps plein par an), il y a eu au moins 53 agressions sexuelles soit sur le campus de l’Université Sainte-Anne, soit impliquant des étudiants de l’Université.
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J’étais sortie à Halifax avec des amis avec qui je jasais en français en attendant qu’une toilette se libère. Quelqu’un derrière nous s’est joint à la conversation en disant qu’elle arrivait à suivre un peu parce qu’elle avait fait une session d’immersion à Sainte-Anne un été. Quand on lui a dit qu’on y était étudiantes, elle nous a répondu « Oh mon Dieu, j’ai été violée là-bas, je n’y remettrai plus jamais les pieds ». Quelqu’un avait mis quelque chose dans son verre à son insu un soir au château et elle s’était réveillée le lendemain dans le lit d’un étranger ne se souvenant plus de rien.
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De 2018 à la fin de 2019, un seul et même étudiant, qui travaillait comme agent à la sécurité étudiante, a violé au moins 17 étudiantes. Il effectuait ses rondes seul chaque soir de fête sur le campus et suivait les filles ivres qui rentraient du bar ou se frayait tout simplement un chemin jusqu’à leurs chambres pour les violer. Il laissait même une marque distinctive sur ses victimes. L’université a été avisée à plusieurs reprises par plusieurs personnes, dont certaines des victimes, de ces incidents. L’étudiant a fini par garder son emploi et n’a même pas été interrogé. La population étudiante n’a jamais été informée de la présence d’un violeur en série sur le campus.
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Pour répondre aux plaintes de harcèlement sexuel sur son campus, l’Université Acadia dispose d’une coordonnatrice des interventions et de l’éducation en matière de violence sexuelle. À Sainte-Anne, c’est la vice-rectrice de l’administration qui se charge « de la supervision de la vie étudiante et, par conséquent, des questions telles que la violence sexuelle » (c’est nous qui soulignons). Non seulement l’Université n’a pas de bureau ou de personne traitant du harcèlement sexuel ou de la violence sexuelle; elle n’a pas non plus le moindre conseiller à temps plein sur place.
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Après une fête, il m’a conduite dans un endroit isolé du campus de Sainte-Anne, tout près de la réplique du phare, et m’a violée dans sa voiture. J’étais ivre et je ne me souviens pas de la majeure partie de la nuit alors que lui était complètement sobre. Il a continué à insister même après que je lui avais dit non – je me sentais effrayée et comme si je n’avais pas le choix. Il m’a pénétrée sans protection et sans mon consentement. Plus tard, on m’a dit que « je l’avais voulu ».
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J’ai signalé le viol au bureau de la Vie étudiante en leur disant que j’avais peur d’être sur le campus alors qu’il y était encore. Ils m’ont dit qu’ils n’avaient pas assez de preuves et que je devrais plutôt aller voir la police parce que « nous ne nous occupons pas de ce genre de choses ». Je leur ai demandé de vérifier les caméras montrant qu’il était venu dans ma chambre à 2 heures du matin ; ils ont refusé. À l’époque, cela faisait des semaines que je ne sortais plus de ma chambre, que j’avais cessé d’assister à mes cours, que je pleurais tous les jours, que j’avais des saignements internes. La douleur avait été constante les premiers jours. Je leur ai raconté tout cela et ils m’ont dit : « tu peux toujours écrire un rapport si cela peut t’aider à te sentir mieux » (Note : cette expérience a été vécue presque exactement de la même manière par au moins trois étudiantes).
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En 2015, pendant toute l’année universitaire, entre trois à cinq garçons me suivaient jusqu’à ma chambre les soirs de fin de semaine quand je quittais le château. Que je marche seule, avec des amis, ou même après avoir commencé à demander à mes amis garçons de me raccompagner, ce groupe était à mes trousses à chaque fois. Parfois, ils essayaient même de me suivre dans ma chambre.
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J’avais caché une clé près de la porte arrière de ma maison pour les filles qui se faisaient harceler ou qui se sentaient traquées, afin qu’elles aient un endroit sûr où rester loin du campus. En trois ans, au moins 13 ou 14 filles en ont profité et sont venues trouver refuge une nuit ou deux chez moi. Parfois, cela me rendait un peu nerveuse, car il y avait un risque que le garçon se présente chez moi... mais je sentais que je n’avais pas d’autre choix que d’être là pour ces filles quand personne d’autre ne l’était.
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Il y avait un étudiant qui essayait d’entrer dans les chambres des filles pour les agresser. Il frappait à nos portes tard dans la nuit jusqu’à ce que nous nous réveillions pour voir ce qui se passait, puis il se faufilait à l’intérieur. Nous savions toutes que si nous en parlions à un membre de l’administration, rien ne serait fait, car beaucoup de nos amies avaient déjà porté plainte et rien ne s'était passé. La plupart d’entre nous ont simplement changé d’université parce que c’était plus facile.
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En 2017, il y avait un gars dans ma résidence qui, lorsque moi ou d’autres filles prenions une douche, restait derrière la porte et attendait que nous ayons fini. Lorsque nous sortions, il faisait des commentaires répugnants, puis nous suivait jusqu’à nos chambres. Chacune d’entre nous a cherché à changer de résidence, mais on nous l’a toujours refusé.
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Après qu’un membre de la sécurité étudiante ait violé une étudiante dans la résidence où se trouvait le bureau de la sécurité, je suis allée voir la responsable des résidences et j’ai suggéré de déplacer le bureau dans les locaux du bar étudiant, où il y avait déjà des caméras et d’autres mesures de protection. Elle m’a répondu : « S’il faut qu’un viol arrive, un viol arrivera ».
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Presque toutes mes amies proches à Sainte-Anne ont été agressées ou violées au cours de nos deux premières années à l’Université. Elles ont toutes, moi comprise, fini par quitter, parce qu’elles étaient trop effrayées et traumatisées. On nous a dit que rien ne pouvait être fait pour nous aider.
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Je me rappelle être allée au bar un soir avec mes amis et m’être dit que je n’allais pas boire beaucoup parce que j’avais beaucoup de devoirs à rendre le lendemain. La seule chose dont je me souviens ensuite, c’est de m’être réveillée dans la voiture d’un gars, seule, et de m’être sentie extrêmement mal. Aujourd’hui encore, je n’ai aucune idée de ce qui m’est arrivé et je n’en ai aucun souvenir.
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Après avoir signalé ma première agression sexuelle, j’ai été ostracisée, traitée de salope et intimidée par les étudiants, en particulier par certains membres de l’équipe de volley-ball. J’ai déposé une plainte officielle auprès de l’université contre un étudiant qui répandait des rumeurs à mon sujet et qui me faisait porter le blâme de mon agression ; je ne me sentais plus en sécurité sur le campus et j’avais des pensées suicidaires. Rien n’a été fait. Quelques mois plus tard, j’ai été hospitalisée après une tentative de suicide. Je n’ai jamais osé parler ou signaler les trois autres fois où j’ai été violée à cause de la façon dont j’avais été traitée après mon premier signalement.
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Je lui ai demandé de mettre un condom, mais il a refusé. Pendant que nous faisions l’amour, il m’a demandé s’il pouvait jouir en moi, je lui ai dit non. Il a continué et l’a fait quand même. La fois suivante, après m’avoir assuré qu’il ne recommencerait pas, il m’a demandé s’il pouvait le refaire. Je lui ai dit non et lui ai demandé d’arrêter. Il a continué à forcer et est encore allé jusqu’au bout. Il m’a violée une troisième fois après cela. C’était un animateur de résidence, mais je n’ai jamais osé le signaler à l’université en raison de la façon dont les victimes d’agressions sexuelles sont traitées sur le campus.
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Mon animateur de résidence, qui m’a agressée sexuellement, m’a dit qu’il allait me mettre enceinte pour que je sois obligée de rester avec lui. Il a dit à plusieurs reprises que les étudiants de Sainte-Anne sont libres de commettre des agressions sexuelles parce qu’ils savent que l’administration ne fera rien et qu’il n’y aura pas de conséquences pour les agresseurs.
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Après que j’ai été violée par un membre de l’équipe de volley-ball, mon ami m’a dit qu’il avait parlé à l’auteur du viol d’une autre fille à qui il s’était intéressé quelques semaines auparavant. Elle lui avait fait savoir qu’elle n’était pas intéressée, et il a dit à mon ami que « de toute façon, ça n'aurait servi à rien de sortir avec elle pendant six mois sans jamais arriver à coucher avec elle ».
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Je suis allée courir au gymnase du campus et je faisais des étirements avant de partir. En sortant, un étudiant m’a demandé si je pouvais lui donner des « leçons privées de yoga ».
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J’étais avec des amis et ils demandaient si quelqu’un savait faire le grand écart. J’ai répondu par l’affirmative et je l’ai fait. Un membre de l’équipe de volley-ball regardait. Il a haussé le ton et a dit : « Wow, eh bien, quelqu’un a de la chance ».
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Lors d’une discussion en classe sur le consentement, des élèves se sont levés et ont contredit l’enseignant, insistant sur le fait que les filles qui portent des jupes ou des robes « cherchent clairement pour » et que c’est là toute la permission dont ils ont besoin pour avoir des relations sexuelles avec elles.
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Une autre étudiante m’a demandé comment était mon violeur. Elle m’a dit : « Je sais que je ne devrais probablement pas te demander ça, mais il était comment au lit ? Est-ce qu’il a une grosse bite ? Est-ce que ça vaut la peine ? »
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Après avoir été violée sur le campus par un étudiant, j’ai raconté ce qui s’était passé à mon animateur de résidence. Celui-ci a été puni par l’université et ostracisé par les autres étudiants pour m’avoir soutenue.
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Quelques commentaires d’autres étudiants après mon viol : « Il est trop gentil, il ne ferait jamais ça » ; « Les torts sont des deux côtés » ; « N’importe qui peut la baiser » ; « Elle va être le matelas de Sainte-Anne » ; « Elle va juste ruiner l’équipe de volley-ball » ;
« Elle l’a voulu » ; « Elle l’a cherché ».
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J’étais au Bal de Noël une année et mon amie avait préféré rester jaser avec un garçon au lieu de venir au Château avec nous. Une heure plus tard, elle est revenue tout ébouriffée, avec des taches sur sa robe. Quand je lui ai demandé ce qui s’était passé et quelles étaient ces taches, elle m’a répondu : « Son sperme. Son sperme est sur ma robe ».
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Je rentrais à pied sur le campus après qu’un de mes amis m’avait déposée à ma résidence. Juste après être arrivée à ma résidence, j’ai entendu quelqu’un frapper violemment à ma porte, demandant à voir ma colocataire. Après l’avoir supplié, à travers la porte, de me laisser tranquille, en disant que je n’étais pas celle qu’il cherchait, il est finalement reparti. J’ai vérifié mon téléphone pour trouver cinq appels manqués de mon ami et un message texte m’indiquant que quelqu’un m’avait suivie jusque dans ma résidence à mon insu. Même après avoir identifié la personne sur la caméra de surveillance, l’administration a refusé de prendre les mesures qui s’imposaient.
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Pendant ma première année, notre entraîneur de volley-ball était très agressif verbalement et physiquement. (Ce même entraîneur avait été renvoyé de l’équipe masculine pour avoir consommé du matériel pornographique à bord de l’autobus de l’équipe, entre autres choses). Lors d’un entraînement, il nous criait des injures ; lors d’un autre, il nous faisait des massages non consentis et nous frappait les fesses avec sa planchette à pince. Il n’a été renvoyé que lorsque la majorité d’entre nous a refusé de revenir jouer pour l’équipe de l’université.
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Le porte-parole de l’université affirme que les cas de violence sexuelle sont traités de manière « sensible et confidentielle ». Mais, peu de temps après avoir été violée sur le campus en 2021, j’ai appris que la police avait été appelée, à mon insu, pour que je leur fasse une déclaration officielle alors que je n’étais pas prête. Ils sont revenus dans ma résidence et m’ont demandé de leur fournir des preuves – j’ai dû relire des textos, faire des captures d’écran, regarder des photos de cette nuit-là, etc. – avant de me conduire à l’endroit où j’avais été violée quelques jours plus tôt et de me demander de leur indiquer l’endroit où il m’avait forcée à jeter mon tampon. Une enveloppe de quelques centimètres d’épaisseur portant mon nom et estampillée “Nova Scotia prosecution services” (et une autre enveloppe des services aux victimes plus tard) a été laissée devant ma porte de chambre à la vue de tous... et certains de ceux qui me blâmaient et se rangeaient du côté de mon agresseur vivaient dans ma résidence.
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À la fin du mois d’août 2022, une lettre de deux pages, rédigée et signée par les « étudiants de la session d’été du programme d’immersion française à l’Université Sainte-Anne en 2022 », a été envoyée au recteur. Les auteurs de la lettre notent ce qui suit « L’Université a le devoir de protéger ses étudiants contre tout risque raisonnablement prévisible de blessure et/ou de préjudice. Ce devoir n’a pas été respecté tout au long de la session d’été [...]. Ce devoir de diligence est d’autant plus important que de nombreux étudiants qui participaient à la session étaient mineurs ». Le premier problème mis en évidence par les auteurs est le suivant : « 1. manquement à l’obligation de traiter les comportements de prédateurs et les comportements sexuels répétés ... plusieurs étudiantes ont témoigné de comportements inappropriés et de comportements sexuels de la part d’un étudiant. Ces déclarations s’accompagnaient de photos montrant l’étudiant en train de regarder dans les résidences d’étudiantes mineures, de témoignages d’attouchements inappropriés et de visites non sollicitées dans les chambres d’étudiantes la nuit. Ces incidents ont été signalés à la direction et aucune réponse n’a été apportée par le programme, l’université ou la direction ». Les auteurs étudiants demandent au Recteur, comme l’une des quatre « mesures à prendre », « au plus tard le lundi 19 septembre 2022, une lettre adressée aux étudiants qui ont participé au programme d’immersion en français pendant l’été dans laquelle il s’engagerait à »
ii) instituer une politique de tolérance zéro à l’égard des comportements prédateurs et sexuels. Cette politique doit être rendue publique, de sorte que les étudiants puissent dénoncer les violences à caractère sexuel et sachent à quoi s’attendre lorsqu’ils les signalent[.]
La réponse d’une demi-page du recteur, datée du 19 septembre 2022, note que « la haute administration de l’université a examiné le contenu du document et en a discuté ». En ce qui concerne la critique des auteurs sur le fait que le programme n’aborde pas les comportements prédateurs et sexuels répétés et la réponse demandée par les auteurs, le recteur répond : « En ce qui concerne les récits de comportements inappropriés, il y a eu un suivi de la part de la direction du programme. De telles situations doivent être traitées avec sensibilité et confidentialité. L’université dispose d’une politique en matière de violence sexuelle, affichée sur son site Web [sic.], qui détaille la procédure à suivre pour signaler officiellement les incidents ». Le Recteur a conclu sa réponse ainsi : « nous nous engageons à voir comment les communications des Écoles d’Été [sic.] peuvent être améliorées ».
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[Ce qui suit est le « témoignage anonyme n°9 », annexé à une lettre envoyée au recteur en août 2022 par des étudiants ayant participé au programme d’immersion en français de l’été 2022 :] Je souhaite soulever des préoccupations concernant la façon dont le programme a géré une situation avec un étudiant plus âgé qui harcelait les étudiantes. Au cours de la deuxième semaine, j’ai signalé à mon animatrice un incident concernant un étudiant plus âgé qui me touchait sans mon consentement alors que je lui disais non. Lorsque j’ai signalé cet incident, je pensais que j’étais la seule à être importunée par cet homme. Au cours de l’avant-dernière semaine du programme, j’ai découvert qu’au moins sept autres femmes avaient également rapporté des incidents similaires à propos de cet homme. Il entrait dans la chambre d’une étudiante la nuit, essayait de pénétrer dans la chambre d’une étudiante alors qu’elle l’avait refusé, et épiait les résidences des plus jeunes. L’administration était au courant, car au cours de la quatrième semaine, l’un des animateurs m’a prise à part pour discuter de mes expériences avec cet étudiant et avait déjà parlé à plusieurs autres filles. Il a eu une discussion avec l’administration et son comportement a semblé s’améliorer. Cependant, au cours de la dernière semaine, il y a eu un incident au cours duquel il a enlacé une fille qui était sous l’influence de quelque chose et il a dû être physiquement repoussé par un autre élève. À l’avenir, je pense que l’administration devrait prendre au sérieux les rapports de sept femmes, car son comportement s’est poursuivi au cours de la dernière semaine.
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[Partie 1:] Entre 2020 et 2021, alors que j’étais étudiante dans ma deuxième année, un étudiant d’une autre université canadienne effectuait un projet de recherche à Sainte-Anne. J’ai malheureusement fait l’erreur de matcher avec lui sur Tinder. J’ai réalisé presque immédiatement que son comportement était étrange et j’ai cessé de lui envoyer des messages. Il a commencé à me bombarder de messages inappropriés, s’excusant de manière incessante et me suppliant de lui donner une chance. Il a même envoyé un message à une fille que je connaissais pour qu’elle me convainque de lui parler. Il se comportait de manière obsessionnelle et très bizarre, ce qui me rendait vraiment mal à l’aise. Après avoir fermement repoussé ses avances, je l’ai bloqué sur tous les réseaux sociaux. Il a ensuite créé de nouveaux comptes pour continuer à essayer de me parler et de me supplier. Après avoir fait une publication à ce sujet sur mon Instagram privé, j’ai appris qu’il avait également cyber-harcelé une de mes amies (dans la communauté, qui n’était pas étudiante) et deux autres filles de mon année. [À SUIVRE]
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[Partie 2:] En janvier 2021, je suis allée voir la conseillère de Sainte-Anne au sujet de mon harceleur, puisque je savais qu’il était toujours présent sur le campus. Elle m’a dit que le même homme l’avait aussi harcelée, en s’arrêtant à son bureau et lui faisant des avances inappropriées ; elle m’a dit qu’il avait déjà été dénoncé. Elle a accepté de m’accompagner au quatrième étage pour déposer une plainte.
L’entretien avec le vice-recteur (administration) ressemblait davantage à un interrogatoire – j’ai été interrompue au moins deux fois et on m’a dit, à plusieurs reprises, de ne pas dévier des questions posées, qui portaient plutôt sur mon inaction présumée que sur les actions du harceleur. L’administrateur m’a aussi demandé combien de fois j’avais dit à mon harceleur de ne plus communiquer avec moi. [À SUIVRE]
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[Partie 3:] Un mois après avoir parlé au vice-recteur (administration) au sujet de l’étudiant qui m’a harcelée, j’ai reçu un courriel de l’administrateur. Lors de notre discussion, j’avais mentionné que d’autres plaintes pourraient être déposées par d’autres femmes ; il a indiqué que, après la mienne, il n’avait reçu aucune autre plainte de ce type concernant cette personne, mais il a jugé le comportement du harceleur « très agressif et persistant », et il a dit que c’était « inacceptable ». Il a également dit qu’il était désolé pour ce que j’avais vécu. Mais, il a ensuite expliqué que le harceleur avait fait l’objet de mesures disciplinaires à l’automne 2020, après avoir été signalé la première fois, et que, comme mes expériences avec le harceleur précédaient l’automne 2020 et qu’il n’avait reçu aucune autre plainte depuis ce jour, il avait « raison de croire que le comportement de l’individu avait changé, et il m’assure que son comportement a effectivement changé ». Il s’est à nouveau excusé pour mon expérience. [À SUIVRE]
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[Partie 4:] Je me suis dit qu’il fallait oublier ce qui s’était passé. Le fait que l’administration ait insisté pour que cet étudiant beaucoup plus âgé et sexuellement frustré d’une autre université reste sur notre campus est devenu ma raison de croire que c’était moi qui avais réagi de manière excessive, et je me suis convaincue que ce n’était pas si grave, parce qu’après tout, il ne m’avait harcelée qu’en ligne, et non en personne.
Trois mois plus tard, en mai, mon amie de la communauté qui avait également été harcelée par lui m’a envoyé un message, très enthousiaste, pour me dire qu’il avait finalement été expulsé du campus. Moi aussi, je me sentais contente, mais je me demandais pourquoi Sainte-Anne ne m’avait jamais informée de la suite donnée à ma plainte, et pourquoi ma plainte n’avait pas suffi à le faire expulser du campus. J’ai également appris, en lisant la totalité du courriel que l’administrateur a envoyé à mon amie en réponse à sa plainte, qu’il avait déjà quitté le campus au début du mois, avant d’être banni. Ils l’ont également remerciée d’avoir « attiré leur attention » (comme si cela n’avait pas déjà été porté à leur attention auparavant). Le harceleur est rentré chez lui, apparemment sans conséquence, et son projet de recherche, supervisé par un professeur de l’Université Sainte-Anne, a été publié.
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(En recueillant les informations pour cette vignette, trois semaines après le lancement de la campagne SA Change Now, je suis tombée sur un message sur la page Facebook officielle de l’université. Le message félicitait le harceleur, par son nom, d’avoir terminé son projet de recherche et déclarait fièrement que son projet avait été réalisé à l’Université Sainte-Anne. Le message a été publié en mars 2021 ; le harceleur avait alors déjà été signalé à l’administration pour son comportement. Deux fois.)
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J’avais dix-huit ans ; il avait quelques années de plus âgées que moi et semblait mature. Les autres le décrivaient comme quelqu’un qui était très sociable et approchable (dans les groupes et même avec les professeurs, il était assez populaire). Je l’ai rencontré à ma première fête en résidence, pendant la Semaine Frosh, puis, à peine deux semaines après avoir fait un peu sa connaissance, nous étions dans ma chambre, en train de jaser, et la conversation est passée de l’amicale à la romantique. Nous nous sommes embrassés. Il a ensuite suggéré que nous couchions ensemble, et j’ai dit non – j’étais vierge, alors je ne me sentais pas à l’aise ou prête à le faire. Ensuite, il m’a saisie là-bas et m’a demandé si je portais une ceinture de chasteté. J’ai repoussé sa main ; j’étais mortifiée. Je lui ai dit que je pensais qu’il était temps qu’il parte. Je n’ai rien dit parce que j’avais peur, surtout que les autres ne me croiraient pas.
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J’ai déposé une plainte formelle contre un étudiant qui répandait des rumeurs sur mon compte et qui me faisait porter le blâme de mon agression sexuelle sur le campus ; ces brimades et ce dénigrement rendaient encore plus traumatisantes les séquelles de mon viol, qui s’apparentaient à un syndrome de stress post-traumatique. L’étudiant, qui représentait l’université dans l’équipe de volley-ball, avait enfreint plusieurs règles du code de conduite des étudiants. Après avoir déposé ma plainte – dans laquelle j’écrivais que je ne me sentais pas à l’aise sur le campus et que ma santé mentale en souffrait, n’osant plus sortir de ma chambre la plupart du temps – on m’a dit qu’un médiateur serait appelé pour gérer la situation, car le comité disciplinaire était déjà trop impliqué et ne pouvait être impartial. 50 jours plus tard, j’ai été informée que le comité avait décidé de ne pas engager de médiateur ; on m’a dit qu’il s’agissait simplement d’un différend personnel qui ne pouvait être résolu qu’en restant à l’écart l’un de l’autre, et ce, même si l’étudiant et moi, nous ne nous parlions plus depuis des mois. « Nous souhaitons que garder vos distances puisse remédier [à] la situation » avait-on écrit pour justifier cette décision. L’université n’a rien fait.
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[Partie 1:] C’était une semaine après le début de mon travail en immersion. C’était la Soirée Plage et j’ai trouvé le courage de porter un maillot de bain. J’en ai trouvé un qui me convenait, mais je savais que mon décolleté serait visible ; j’ai apporté une chemise par précaution. Je suis arrivée au Château et j’avais ma caméra digitale avec moi pour prendre quelques photos. En parlant avec l’un de mes deux collègues au bar, j’ai donné ma caméra à l’autre collègue. Je n’ai pas fait attention à ce qu’il prenait en photo. Lorsqu’il m’a rendu l’appareil, j’ai vu qu’il n’avait pris qu’une seule photo – de mes seins. Je l’ai questionné sur la photo ; il m’a répondu : « À quoi ça ressemble ? ». Il m’a dit qu’il avait des yeux ; j’ai répondu : « J’ai des gros seins – quoisse le fuck tu veux que je fasse? ». Il a fait un petit sourire, a pointé son doigt vers mes seins et m’a dit : « Continue à faire ça ». Ma réaction automatique a été de rire – par gêne, incrédulité ou une combinaison des deux – puis mon autre collègue a dit que ce n’était pas comme s’il l’avait prise avec son propre appareil photo. Il a ajouté que si vous veniez au château habillé comme ça... Mal à l’aise, mais aussi silencieusement furieuse, je les ai quittés et je suis allée me réfugier sur la piste de danse. [À SUIVRE]
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[Partie 2:] J’étais sur la piste de danse avec deux professeurs d’immersion, qui étaient âgés d’une quarantaine d’années. Ils avaient deux flotteurs de piscine gonflables dont l’un avait une tête de licorne rallongée. L’un des professeurs, une femme que je ne connaissais que depuis quelques jours, a pensé qu’il serait approprié de fourrer la tête de la licorne entre mes seins pour me « motorboater ». Je me suis retrouvée à éclater de rire – encore une fois, une réaction impulsive, causée par la pure incrédulité – et je suis partie peu de temps après. Je voulais simplement oublier ce qui s’était passé, alors j’ai fumé un joint dehors, je suis rentrée dans mon dortoir, j’ai fermé ma porte à clé et j’ai essayé d’aller me coucher. Je n’arrivais pas à croire ce qui venait de se passer, non seulement une fois, mais deux fois en vingt minutes, et je devenais, lentement mais sûrement, de plus en plus triste, frustré et fatigué par ce qui venait de se produire.
Deux jours plus tard, lorsque j’ai parlé à l’un des administrateurs des incidents à la Soirée Plage, il m’a demandé si j’en avais parlé à l’un d’entre eux et j’ai répondu que je n’avais pas envie de leur parler – je me sentais mal à l’aise de parler avec eux. Il m’a dit qu’il était désolé que je ne leur parle pas, mais que rien ne pourrait être fait si je ne le faisais pas ou si leur comportement ne se poursuivait pas. Je pleurais en lui parlant et je ne pouvais même pas lui dire ce que je pensais en ce moment : vous préférez qu’une autre agression se produise plutôt que d’y mettre fin. Ce sont des gens qui travaillent pour vous, et vous préférez que cela se reproduise plutôt que d’affronter ces gens maintenant ?
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[Partie 1:] Après avoir été violée sur le campus et avoir déposé une plainte officielle à l’université, j’ai été informée que mon violeur continuerait à suivre ses cours en ligne, bien qu’il ait été banni du campus (il ne vivait pas en résidence, donc rien n’a changé sauf qu’il a accepté de rester en dehors du campus). Ensuite, un administrateur de niveau intermédiaire m’a dit, ainsi qu’à ma personne de confiance et à mon animateur de résidence, que mon violeur se retirerait volontairement de l’école jusqu’à ce que le cas soit réglé. Six mois plus tard, j’ai appris qu’il venait non seulement d’obtenir son diplôme – il avait donc bel et bien terminé ces cours – mais qu’il avait reçu une récompense académique et athlétique que l’administration avait approuvée, malgré le fait qu’il avait été renvoyé de l’équipe universitaire. (Son nom et sa photo sont restés sur le site web de l’université pendant au moins un an après mon viol, alors que le nom et la photo de ma personne de confiance ont été rapidement retirés, bien qu’ils aient tous deux étés expulsés de l’équipe). [À SUIVRE]
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[Partie 2:] Huit mois s’étaient écoulés depuis que j’avais appris que mon violeur avait été diplômé et avait reçu un prix, et plus d’un an depuis que j’avais été agressée sur le campus. La procédure de plainte auprès de l’université était toujours en cours et mes symptômes de stress post-traumatique s’aggravaient. J’ai personnellement payé et engagé un avocat (qui m’a coûté plus de 1000$) pour m’assurer, bien qu’il ne soit plus étudiant à l’université, que mon violeur ne serait pas autorisé à retourner sur le campus, et pour que quelqu’un me représente pendant la procédure (sinon, j’aurais été obligée d’interroger mon propre violeur). Mon avocat a finalement mis fin à la procédure, en partie parce que j’aurais dû voir et entendre mon violeur lors de la rencontre en personne et parce qu’aucune conséquence académique n’était possible.
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Lorsque l’entraîneur chef de l’équipe de volley-ball masculine a été informé que ses joueurs répandaient des rumeurs à mon sujet, qu’ils me blâmaient en tant que victime et qu’ils me traitaient ouvertement de salope sur le campus après que j’ai été violée par l’un des étudiants de l’équipe, il a haussé les épaules en disant : « Eh bien, tout le monde a le droit d’avoir sa propre opinion ». En outre, en commentant sur le fait que l’auteur du viol avait été arrêté, il a déclaré : « Être arrêté ne veut rien dire. Mes amis se font arrêter tout le temps ». Lors des entraînements, il a simplement écouté pendant que ses joueurs échangeaient des « Fuck her[s] » et des « Elle l’a cherché », et me traitaient de « salope », « pute », et une myriade d’autres noms inappropriés. L’année suivante, il a remporté le titre d’entraîneur de l’année décerné par l’Association atlantique du sport collégial.
From 2015-19 (when there was an average of just 349 full-time students annually), there were at least 53 sexual assaults on campus at Université Sainte-Anne or involving Université Sainte-Anne students.
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I was in Halifax with some friends, waiting for the washroom, chatting in French; someone behind us chimed in and said she understood a bit because she’d done an immersion session one summer, at Sainte-Anne. We said we were students there and she said, “Oh my god, I got raped there, though, I’m never going there ever again.” She’d had her drink spiked at the Château; the next thing she remembered was waking up in a stranger’s bed.
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From 2018 to the end of 2019, a single perpetrator, while working as a student security officer, raped at least 17 students. He would go on his rounds alone each night when there was a big party on campus and follow drunk girls home from the bar or just make his way into the rooms and rape them. He even left a distinctive mark on his victims. The university was made aware several times by several people, including some of the victims. The student ended up keeping his job and was never even questioned. The student population was never informed there was a serial rapist on campus.
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At Acadia University, for example, there is a Sexualized Violence Response and Education Coordinator. At Sainte-Anne, the VP of Administration is “in charge of the supervision of student life and, consequently, of issues such as sexual violence” (our emphasis); there is no office or person dedicated to dealing with sexual harassment or sexual violence; there is not even a single full-time on-site counsellor.
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After a party, I was driven to a secluded area near the replica lighthouse on Sainte-Anne’s campus and raped in his car. I was drunk and do not remember most of the night; he was stone-cold sober. He kept asking even after I said no—I felt scared and like I had no choice. He came inside me without protection and without my consent. Later, I was told that “I wanted it.”
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I reported a rape to the Vie Étudiante office and said I was scared being on campus with him still there. They said they didn’t have enough proof and I should just go to the police instead because “we don’t deal with things like that”. I asked them to check the cameras showing him coming to my room at 2 am; they refused. This was after I had locked myself in my room for weeks, stopped attending my classes, was crying every day, had internal bleeding, and was in constant pain for the first few days. I told them all that and they said, “You can write a report if it will make you feel better”. (Note: this was the almost-exact same experience for at least three students.)
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In 2015, for the entire school year, I would be followed back to my room on the weekend by three to five guys each time I left the Château. Whether I was walking alone, with friends, or even after I started asking my guy friends to come with me, they would be behind us every time. Sometimes they would even try to follow me into my room.
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I left a key hidden by the back entrance to my house for girls being stalked or harassed, so they had a safe place to stay away from campus. Over three years, at least 13 or 14 girls took up my offer to come and stay for a night or two. Sometimes it would make me a bit nervous, as there might be a chance that the guy could show up at my house . . . but I felt that I had no choice but to be there for these girls when no one else was.
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There was a student who would try to get into girls’ rooms and assault us. He would knock on the door late at night until we woke up to see what was going on, and then he would force his way in. We all knew that if we told anyone from the administration, nothing would get done, since a lot of our friends had come forward before and nothing had happened. Most of us just changed universities because it was easier.
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In 2017, there was a guy in my residence who, when I or any of the other girls there would shower, would stay outside the door and wait until we were done. When we would walk out, he would make disgusting comments, then follow us to our rooms. Every single one of us asked to change residences; we were all refused.
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After a member of student security had raped a student in the residence where the security office was located, I went to the head of residences and suggested moving the office to the campus bar, where there were cameras and other safeguards. She replied, “If rape is going to happen, rape is going to happen.”
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Almost all of my close friends at Sainte-Anne got assaulted or raped within the first two years of us being there. They all quit school, including me eventually, because they were too scared and traumatized. We were all told that nothing could be done to help.
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I remember going to the bar one night with my friends and thinking I wasn’t going to drink much because I had a lot of homework due the next day. The next thing I remember is waking up in some guy’s car alone and feeling extremely sick. I still have no idea to this day what happened to me, nor do I remember anything.
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After reporting my first sexual assault, I was ostracized, slut-shamed, and bullied by students, especially by some on the volleyball teams. I filed a formal complaint with the university against one student spreading rumours and victim-shaming me; I no longer felt safe on campus and I had suicidal thoughts. Nothing was done. A few months later, I was hospitalized for a suicide attempt. I never dared to speak out or report the other three times that I was raped because of how badly I was treated after reporting the first.
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I asked him to wear a condom, but he refused. While we were having sex, he asked if he could finish inside me; I said no. He kept going and did it anyway. The next time, after assuring me that he wouldn’t do it again, he asked if he could. I told him no and asked him to stop. He kept forcing it and finished inside me again. He raped me a third time after this. He was an RA, but I never dared to report it to the university because of how sexual assault victims are treated on campus.
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My RA, who sexually assaulted me, told me that he was going to get me pregnant so that I would be stuck with him. He said several times that students at Sainte-Anne are free to sexually assault others because they know that the administration will do nothing and that there will be no consequences for perpetrators.
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After I was raped by a member of the volleyball team, my friend told me that he had spoken to the perpetrator about another girl that he had been pursuing a few weeks prior. She had told him that she wasn’t interested, and he told my friend that “it would’ve been worthless anyway, going out with her for like six months just to not get laid”.
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I went for a run at the gym on campus and stretched before leaving. On my way out, a student asked if I could give “private yoga lessons”.
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I was hanging out with my friends, and they were asking if anyone could do the splits. I said that I could and did them. A member of the volleyball team was watching. He raised his voice and said, “Wow, well, someone’s lucky”.
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During a class discussion on consent, students stood up and argued with the teacher, insisting that girls are “clearly asking for it” if they wear skirts or dresses, and that this was all the permission they needed to have sex with them.
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I was asked how my rapist was by another student. She said, “I mean I know I shouldn’t really be asking you this, but how was he in bed? Is his dick big? Like, is it worth it?”
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After I was raped on campus by a student, I went to tell my RA about what had happened. My RA was punished by the university and ostracized by other students for supporting me.
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A few of the comments by other students after I was raped: “He’s too nice, he would never do that”; “It takes two to tango”; “Anyone can fuck her”; “She’s gonna be Sainte-Anne’s mattress”; “She’s just going to ruin the volleyball team”; “She wanted it”; “She asked for it”.
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I was at a Bal de Noel and my friend had decided to stay back with a boy instead of coming to the Château with us. An hour later, she came back dishevelled, with stains on her dress. When I asked her what happened and what the stains were, she said, “His come. His come is on my dress.”
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I was walking home on campus after one of my friends dropped me off at my dorm. Just after I got to my dorm, I heard someone knocking viciously on my door, asking for my roommate. After begging him, through the door, to leave me alone, saying I’m not who he’s looking for, he finally left. I checked my phone to find five missed calls from my friend and a text message that someone had followed me into my residence without me knowing. Even after I identified the harasser on the CCTV, the administration refused to properly handle the situation.
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Our volleyball coach, my first year, was very aggressive verbally and physically. (This same coach had been fired from coaching the men’s team for watching pornography on the team bus, among other things.) In one practice he would yell at us; in another, he’d give us non-consensual massages and would hit our backsides with his clipboard. He was only fired after the majority of us refused to come back and play for the university team.
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The university’s spokesperson says sexual-violence cases are treated as “sensitive and confidential.” But, after I was raped on campus in 2021, the police were called, without me knowing, to have me give them a recorded statement when I wasn’t ready. They came back to my dorm room and asked me to give them any evidence—I had to go back through texts, take screenshots, look at pictures from that night, etc.—before driving me to the spot where I had been raped days earlier and having me point out where he made me throw the tampon. And an inch-thick envelope with my name on it and stamped “Nova Scotia prosecution services” (and another envelope from Victim Services later on) was just dropped outside my dorm room door for anyone passing by to notice . . . and some of those blaming me and siding with him lived in my residence.
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In late August 2022, a two-page letter, written and signed by “Students of Summer Session of the French Immersion Program at Université Sainte-Anne in 2022”, was sent to the Rector. The writers note in the letter: “The University has a duty of care to protect their students from all reasonable foreseeable risk of injury and/or harm. This duty was not met throughout the Summer Session . . . This duty of care carries a large weight as many of the students in attendance are minors.” The first problem that the writers highlight: “1. Failure to Address Repeat Predatory and Sexual Behavior . . . several female students came forward with accounts of inappropriate and sexual behaviour from a male student. These statements include photo evidence of the male student looking into the residences of underage students, reports of inappropriate touching and uninvited visits into female students’ room[s] at night. These incidents were reported to leadership and there was no response by the program, University, or leadership.” The student-writers request, as one of four “actionable items” from the Recteur, “on or before Monday, September 19, 2022, addressed to the students who attended the Summer French Immersion Program”:
ii. A commitment to institute a zero-tolerance policy for predatory and sexual behavior. Including but not limited to mandatory staff training that equips them to address sexual violence, assault and abuse. This policy should be made public, such that students are able to report it and know what to expect when it is reported[.]
The Rector’s half-page response, dated September 19, 2022, notes, “The senior administration of the University has reviewed and discussed the content of the document.” Re: the writers’ criticism of the program’s failure to address repeat predatory and sexual behaviour and the writers’ requested response, the Rector replies: “As for the accounts of inappropriate behavior, there was follow-up from the Program Leadership. Such situations must be treated with sensitivity and confidentiality. The University has a Sexual Violence Policy posted on our Website [sic], which details the process to formally report incidents.” The Rector concluded his response thus: “we commit to see how Summer Schools [sic] communications can be improved.”
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[The following is “Anonymous Account #9,” appended to an August 2022 letter sent to the Rector by students who had been in the Summer 2022 French Immersion program:] I want to raise concerns with how the program handled a situation with an older student who was harassing female students. During the second week, I reported an incident to my animator [RA] about an older male student who was touching me without my consent and when I said no. When I reported this incident, I thought I was the only one who this man was bothering. In the second last/last week of the program, I found out that at least seven other females had also reported similar incidents about this man. From walking into a student’s room at night, to trying to get into a students room when she said no, to peeking into the younger residences. The administration knew about this, because in the 4th week, one of the animators pulled me aside to discuss my experiences with this male student and had already talked to several other girls. He did have a discussion with the administration and his behavior seemed to improve. However, in the last week there was one incident where he was hugging a girl who was under the influence of something and he had to be physically removed by another male student. In the future, I think the administration should take the reports of seven women seriously because his behavior continued into the last week.
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[Part 1:] Between 2020 and 2021, while I was a second-year student, there was a student from another Canadian university doing a research project at Sainte-Anne. I made the unfortunate mistake of matching with him on Tinder. I realized almost immediately that something was off about his behaviour and stopped messaging him. He started spamming me with inappropriate messages, obsessively apologizing and begging me to give him a chance. He even messaged a girl I knew to get her to convince me to talk to him. He was acting obsessive and very weird and I was, now, really uncomfortable. I refuted him, forcefully, and blocked him on all social networks. He then made new accounts to continue trying to speak to me and plead with me. I learned, after posting about it on my private Instagram, that he had online-harassed one of my friends (in the community, who was not a student) and two other girls in my year. [TO BE CONTINUED]
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[Part 2:] In January 2021, I went to the then-counsellor at Sainte-Anne for guidance about my harasser, who I knew was still on campus. She told me that the same man had harassed her, stopping by her office and making inappropriate advances towards her; she told me that he had already been reported. She agreed to accompany me to the fourth floor, to file a complaint.
The interview, with the Vice-Rector (Administration), felt more like an interrogation—I was interrupted at least twice and I was told, several times, not to stray from the questions asked, which were focussed more on my presumed inaction than the harasser’s actions. The administrator asked me how many times I told the harasser to stop speaking to me. [TO BE CONTINUED]
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[Part 3:] A month after talking to the Vice-Rector (Administration) about my harasser, I received an email from the administrator. I had mentioned during our meeting that there could be other complaints forthcoming from other women; he noted that he had received no other such complaints about the individual after mine, but he did deem the harasser’s actions to have been très agressif et persistent, and said that it was inacceptable. He also said he was sorry for what I had gone through. But then he said that the harasser was disciplined in the fall of 2020, after he had been reported the first time, and, because my experiences with the harasser predated the fall of 2020 and he had received no other complaints since then, he had raison de croire que le comportement de l’individu a changé, et il m’assure que son comportement a effectivement changé. He apologized for my experience once again. [TO BE CONTINUED]
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[Part 4:] I told myself to move on, and to just forget about what happened. The administration’s insistence on keeping this much older, sexually frustrated student from another university on our campus became my reason to believe that I had been the one overreacting, and I convinced myself that it wasn’t that bad, because he had, after all, only harassed me online, not in-person.
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Three months later, in May, my friend from the community who had also been harassed by him messaged me, excitedly, to tell me he had finally been banned from campus. I was excited, too—but wondered why I had never been informed by Sainte-Anne that there was an update about my complaint, and why my complaint alone wasn’t enough to get him banned. I also learned, when I saw the full email that the administrator sent to my friend in response to her complaint, that he had already left campus at the beginning of the month, prior to being banned. They also thanked her for “bringing it to their attention” (as if “it” had not already been brought to their attention before). The harasser returned home, seemingly having suffered no consequences, and his research project, supervised by a Université Sainte-Anne professor, was published.
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(While gathering information for this vignette, three weeks into the SA Change Now campaign, I happened upon a post on the university’s official Facebook page. The post congratulated the harasser, by name, for completing his research project, and proudly stated that his project had been completed at Université Sainte-Anne. The post was in March 2021; at that time, he had already been reported to the administration for his behaviour. Twice.)
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I was eighteen; he was a few years older and seemed mature. Others made him out to be very personable and approachable (in groups and even with professors, he was quite popular). I met him at my first dorm party, during Frosh Week, and then, within two weeks of getting to know him a little bit, we were in my dorm room, just talking, and the conversation shifted from the friendly to the romantic. We kissed. He then suggested we sleep together, and I said no—I was a virgin, and so I wasn’t comfortable or ready to. He proceeded to grab me down there and asked me if I was wearing a chastity belt. I pushed his hand off; I was mortified. I told him that I thought it was time that he left. I didn’t say anything out of fear, mostly that others wouldn’t believe me.
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I made a formal complaint against a student spreading rumours and victim-blaming me after I had been raped on campus; this bullying and shaming was making the PTSD-aftermath of my rape much more traumatic. The student, who represented the university on the volleyball team, had broken several rules in the Student Code of Conduct. After making my complaint—in which I noted that Je ne me sens pas à l’aise sur le campus et ma santé mentale en souffre par consequent and that, La majorité du temps, je n’ose pas sortir de ma chambre—I was told that there would be a mediator hired to handle the situation, as the disciplinary committee was already too involved and may be biased. 50 days later, I was informed that the committee had decided to not hire a mediator; I was told that it was just a personal dispute that—though I hadn’t talked to this student in months—could only be remedied by staying away from each other: Nous souhaitons que garder vos distances puisse remédier la situation. Nothing was done.
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[Part 1:] It was a week into my job at immersion. It was Soirée Plage, and I mustered the courage to wear a bathing suit. I found one that fit but knew my cleavage would be visible; I brought a shirt just in case. I got to the Château and had my digital camera with me to take some pictures. At the bar, as I was talking to one of two co-workers, I gave the other co-worker my camera. I didn’t pay attention to what he was taking pictures of. When he gave the camera back, I saw that he’d only taken one picture—of my breasts. I asked him about the photo; he said, “What does it look like?” He said that he’s got eyes; I said, “I’ve got big boobs—what the fuck do you want me to do about it?” He smirked, pointed at them, and said, “Keep doing that.” I laughed as a kind of automatic response—out of discomfort, disbelief, or a combination—and then my other co-worker said that it wasn’t as if he’d taken it on his camera. He added, well, if you come to the Château dressed like that . . . Feeling sheepish but also silently fuming, I left them and went on to the dance floor. [TO BE CONTINUED]
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[Part 2:] I was out on the dance floor with two teachers, early- to mid-40s. They had two floaties, and one had a unicorn-head extension. One of the teachers, a female, whom I’d only known a few days, thought it would be appropriate to stick the head of the unicorn between my breasts to “motorboat” me. I found myself doubled over in laughter—again, an impulse-reaction, just out of sheer disbelief—and I left shortly after. I just wanted to forget that it had happened, so I smoked a joint outside, went back to my dorm, locked my door, and tried to go to bed. I couldn’t believe what had just happened, not only once but twice in twenty minutes, and I got, slowly but surely, more and more sad, fed up, and tired about it.
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Two days later, when I talked to one of the administrators about the incidents at Soirée Plage, he asked me if I had spoken to either of them about it and I said that I didn’t feel like talking to them—I felt uncomfortable talking to them. He said that he was sorry that I wouldn’t talk to them but, unless I did, or their behaviour continued, nothing could be done about it. I was crying as I was talking to him and I couldn’t even tell him what I was now thinking: You would rather have another assault happen than stop it. These are people who work for you, and you would rather have it happen again than confront these people now?
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[Part 1:] After I was raped on campus and filed a formal complaint, I was informed that my rapist would continue to take his courses online, though he had been banned from campus (he was not living on residence, so nothing changed except that he agreed to remain off-campus). Then, a mid-level administrator told me, and my support-person and R.A., that my rapist would voluntarily withdraw from school until the case was settled. Six months later, I learned that not only had he just graduated—so he had, in fact, finished those courses—but he had been given an academic-athletic award that the administration had signed off on, despite the fact that he had been kicked off the varsity team. (His name and picture for the roster were left on the university website for at least a year after my rape, yet my support-person’s name and picture were promptly removed, though both had been kicked off the team.) [TO BE CONTINUED]
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[Part 2:] It was eight months after I had learned that my rapist had graduated and won an award, and over a year after I was assaulted on campus. The proceedings of my complaint to the university were still ongoing and my PTSD symptoms were getting worse. I personally paid for and hired a lawyer (costing over $1000) to ensure, though he was no longer a student there, that my rapist would not be allowed on campus, and to have someone represent me at the hearing (otherwise, I would have had to question my own rapist). My lawyer finally stopped the proceedings, in part because I would have had to see and hear my rapist during the in-person hearing and because no academic consequences were possible.
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When the head coach of the male volleyball team was informed that his players were spreading rumours, victim-blaming, and openly slut-shaming me on campus after I was raped by one of the students on the team, he shrugged it off, saying, “Well, everyone’s entitled to their own opinion”. Then, commenting on the fact that the perpetrator had been arrested, he said, “Being arrested doesn’t mean anything. My friends get arrested all the time”. At practices, he just stood there and listened while his players exchanged “Fuck her[s]” and “She asked for it[s]”, and called me a “slut”, a “whore”, and a myriad of other inappropriate names. The following year, he won the Atlantic Collegiate Athletic Association’s Coach of the Year award.